mercredi 11 décembre 2013

Le jeudi, jour du grrrrr...râle (panier de la semaine 50)


Le jeudi,  je râle.
"Oui, un peu"  a dit gentiment Tom, en stage chez nous depuis septembre.
Ou il n'écoute pas toujours (car après tout, c'est un garçon), où il est conscient qu'il lui reste encore un jeudi à passer ici, un jeudi où, invariablement, mes jurons bafouillés mais tout de même audibles se mêleront à la froidure du petit matin.

Il faut dire que le jeudi, le temps presse.
Il nous faut faire un maximum de choses, vite et bien, en un minimum de temps, pour qu'à
16 heures, les légumes soient prêts, les caisses bien rangées dans le camion, et nous lavés de frais.
Alors quand cela ne se déroule pas comme prévu, je râle.

Et bien sûr c'était le cas jeudi dernier, alors que 14 heures sonnaient et que nous n'avions récolté que 20 petits kg de scorsonères, pas suffisamment donc pour les paniers du soir.
Les scorsonères, vous savez, ces racines bizarres et peu engageantes, qui ressemblent à s'y méprendre à des bâtons de réglisse mais en drôlement moins bon si on a la mauvaise idée de les mâchouiller  comme ça, direct ?

Pourtant, les scorsonères, cuites, c'est bon. C'est très bon même, mais comme c'est long, la récolte. Surtout quand elles s'accrochent à la terre qu'elle n'ont pas envie de quitter et qu'un bruit sourd nous signifie que la racine a cassé, au mieux, au deux tiers, au pire, juste après le collet.( Et là, quand c'est le cas, devinez quoi ?...ben oui, je râle!)


(un ami de passage a accepté de poser pour une reconstitution réaliste de la scène de récolte)

Et puis, fort heureusement, il y a aussi des circonstances qui font que le râle s'efface pour laisser la place à un sourire étiré jusqu'aux oreilles, comme par exemple lorsque je me dis que c'est la dernière semaine où vous allez avoir de la mâche (oui, parce que la mâche, c'est très bon, mais c'est aussi très long, la récolte !).
Une mâche que vous pourrez marier avec :
des carottes, des rutabagas, des poireaux, des pommes de terres, et de la salade (contenu comme à son habitude susceptible de modification selon récolte et l'intensité des râles).

Il est désormais 11 heures passées.
Le soleil réchauffe enfin l'atmosphère.
Je vais donc me risquer dehors, marcher jusqu'aux planches de mâche pour démarrer la récolte, et râler un peu, sans doute. 
C'est pas encore jeudi, mais je m'avance.
a vendredi
 Isabelle

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